coucou les filles,
Isaure est arrivée le 30 avril, au terme d'un travail de 32 heures, dont 30 sans péridurale. Mon col était si tonique qu'il refusait de s'ouvrir.
Vendredi dans la nuit (2h) j'ai été réveillée par des contractions assez fortes. Attente et comptage de minutes pendant que Doudou essaye de dormir. Vers 5h il se re-réveille, on appelle la mater parce que c'est toutes les 5 minutes. Sur les conseils de la SF, il me fait couler un bain, mais ça ne fait pas grand'chose. Vers 6h30 départ pour la mater. Examen et monito. Les contractions restent fortes et régulières mais la SF nous renvoie à la maison car le col est encore fermé et pas du tout effacé.
Toute la journée je reste avec les mêmes contractions, je note les écarts qui varient entre 4 et 6 minutes. Je range, je nettoie, je transporte des étagères (oui, très malin !). Le soir vers 19h retour de Doudou, qui coïncide avec une intensification de la douleur. On sort marcher un peu, je m'arrête toutes les 5 minutes. Il veut retourner à la mater, je finis par dire oui après le dîner (je n'ai bien sûr rien mangé de la journée). A 21h , je suis à nouveau sous monito, la SF m'examine et me dit que le col s'est presque complètement effacé mais qu'il est encore très peu dilaté (1 doigt).
Ils me gardent... Et là commence une très longue nuit. Nous sommes 5 futures mamans en travail, les SF vont de l'une à l'autre. Mes contractions sont très douloureuses mais la petite a des constantes parfaites. Au petit matin, je n'en peux plus, deux nuits sans dormir plus la souffrance, je suis épuisée. Et là la SF revient, m'examine, et me dit que le col n'a pas lâché d'un mm, que les contractions sont restées inefficaces sur la dilatation. La poche des eaux se rompt mais rien ne se passe. La SF voit que je n'en peux plus et ne peut pas me dire quand le col va accepter de se dilater : je renonce donc à mon projet de naissance et à la salle nature, je réclame la péridurale. Elle me fait une injection de morphine en attendant l'anesthésiste. La piqûre fait effet une heure, nous attendons l'anesthésiste (occupée avec une césarienne)pendant deux heures. Une aide-soignante super gentille me prépare, me tient dans ses bras pendant la pose. Même pas peur, je savais à quoi ça ressemblerait. L'anesthésiste plaisante sur la longueur de mes cheveux.
Soulagement quasi immédiat, je change de visage, on plaisante avec l'équipe médicale qui vient à nouveau de changer. Doudou lui aussi a du mal à tenir debout, on est samedi matin, je savoure le répit mais je sens encore les contractions, tout va bien. Au bout de deux heures seulement, la dilatation est presque complète. La péri a déclenché le relâchement du col, qui a enfin cédé et se dilate très vite. On prévoit l'arrivée de la petite pour 16h, puis pour 15h. Enfin, la SF m'examine et décrète que dans 30minutes on va passer à la naissance. Je fais un peu de fièvre, elle me fait passer une perf d'antibios pour que la petite en profite avant la naissance. Je lui demande de ralentir ou d'arrêter la péri pour que je récupère toutes mes sensations pour la naissance. 20minutes plus tard, on m'installe en position. Doudou est là près de moi, ainsi que la SF, l'aide-soignante, Christine et une autre SF venue pour aider. La SF me dit qu'elle voit la tête, nous plaisantons entre deux poussées, tout le monde est détendu et souriant, cette naissance est le truc le plus magique que j'aie jamais vécu. 20 minutes d'efforts douloureux à cause de l'arrêt de la péri mais conscients, c'est ce que je voulais. Je sens chaque étape de la progression de BB, et mes 4 coaches m'encouragent comme une championne.
Isaure est venue au monde à 13h58, avec un miaulement de chaton contrarié. Elle ne m'a laissé que quelques éraillures et 3 kg à perdre. Pas d'épisio, pas de déchirure, juste deux petits points qui sont partis très vite.
L'équipe nous a laissées en peau à peau pendant une bonne demi-heure, et m'a aidée à la mettre au sein tout de suite.
Doudou sort annoncer à Maman, arrivée vers 13h, que la petite est née. Les contractions reviennent mais tout va bien, ma fille est là contre nous. Le prénom a été choisi juste avant la naissance, sur la table d'accouchement, et tout le monde l'adore ; les SF s'informent de son origine ; en tout, Christine sera restée deux heures après la fin de son service pour prendre soin d'Isaure.
A la sortie du bloc, ma fille sur moi, je sens le parfum de maman avant même de la voir. Elle a fait 9h de route pour être là. Ma soeur aussi est là, elle a tout lâché et fait 5 h de route elle aussi pour passer quelques heures avec nous.
Installation en chambre, premières visites, et c'est parti pour 5 jours d'hôpital. L'allaitement démarre bien mais très vite crevasses et saignements, très peu de sommeil car Isaure réclame très souvent la nuit. Là encore l'équipe est formidable, une SF passe me remonter le moral et me montrer comment faire des compresses de lait maternel pour me soigner. Les auxiliaires vérifient patiemment notre position à chaque fois.
Des visites, des messages et des bouquets par dizaines, nous sommes gâtées mais épuisées par ces attentions ; les gens ne se rendent pas trop compte...
Doudou a pris sa semaine, il va et vient pour m'amener des fraises, de la lecture, ramener les cadeaux à la maison, donner le bain à sa fille le matin. Un amour.
Et jeudi dernier, retour à la maison. Mon homme avait tout nettoyé et rangé, un bouquet m'attendait ainsi qu'une très belle bague avec des diams.
Depuis, Isaure et moi nous nous calons peu à peu. Les plages de sommeil la nuit se rallongent peu à peu ; je la sors tous les après-midis pour la présenter à mes collègues et faire des courses. L'allaitement ça va mieux, mes seins guérissent et la petite prend du poids.
Voilà, j'espère que la longueur de mon message compense son retard. Ce n'était pas faute de penser à vous mais Isaure m'occupe beaucoup, et les couches ne se lavent pas toutes seules !
Je vous embrasse et j'essaie de vous mettre des photos de la petite à la suite.
