Le post remonte, mais je vais quand même vous partager mon expérience pour celles qui passeraient ici
Ma DPA était au 12 novembre 2019, mais ayant des antécédents d'embolie pulmonaire, j'ai du passer toute la grossesse sous anticoagulants et donc avoir un déclenchement avant terme pour pouvoir arrêter le traitement suffisamment tôt (pour limiter le risque d'hémorragie, pouvoir bénéficier de la péridurale, faciliter la césarienne d'urgence si besoin... etc). La maternité où j'ai été suivie devait forcément être de niveau II et donc, celle qui était le plus proche de chez moi, ne bénéficiait pas de salle nature. J'avais dans l'esprit de repousser le plus tard possible la péridurale, mais je ne menm fermais pas à l'idée d'y avoir recourt, les contractions d'un déclenchement étant, paraît-il, plus intenses et plus compliquées à gérer pour un premier accouchement...
Voilà pour le contexte !
Le déclenchement est prévu le lundi 21 octobre, avec un examen (col tonique dilaté à 1cm) suivi d'une pose de propess dans la matinée... J'ai des monitos de 2h régulièrement, et entre chaque, je vais marcher, faire le tour du parking, monter et descendre les escaliers, mais malheureusement le lundi soir, aucune évolution de la situation... On laisse donc le propess jusqu'au lendemain.
Le mardi 22 octobre, j'applique les même conseils, je marche au maximum, mais toujours aucune évolution ! Le soir, on me retire le propess... Je commence sérieusement à trouver le temps et à tourner en rond comme un lion en cage dans l'hôpital (je n'ai pas le droit de sortir) ! On m'annonce qu'on tentera un déclenchement au gel le lendemain...
Mercredi 23 octobre au matin, mon col est toujours tonique, toujours ouvert à 1, alors on me pose le gel, comme prévu !
La journée passe, toujours ponctuée de monitos de 2h, et de marché... Le soir, nouvel examen du gynéco : col toujours tonique, mais dilaté à un petit 2 cm... Il m'annonce que si je n'ai toujours pas accouché d'ici le lendemain, on passe en salle à 9h30 pour le "faire sortir" (donc césarienne)! Coup de massue, je n'ai vraiment pas envie de césarienne... Je m'étais préparée à l'éventualité, mais visiblement pas assez! Je suis dépitée !
Je perds vraiment patience, j'ai un dernier monito à passer à 23h, mais je fais un "deal" avec mon chéri, si ce monito est encore pourri, je fais le mur pour passer une dernière nuit tranquillement à la maison avant la césarienne...
Vers 22h, je perds les eaux... Le ras de marée !

Mon chéri se décompose et commence à stresser : on voit tellement dan les films le scénario "Je perds les eaux, j'accouche dans les 10 minutes qui suivent", que les 5 minutes en salle d'attente aux bloc obstétrique, malgré le fait que je le rassure "on a le temps", lui paraissent une éternité ! Verdict : je suis dilaté à 2... Je suis donc renvoyée en chambre avec pour consigne de revenir quand ce n'est plus supportable !
Pendant plus de 2h, on joue à des jeux de société pour concentrer le cerveau sur autre chose, même si je vais régulièrement aux toilettes, avec l'impression d'avoir toujours envie même si rien ne sort...
Puis, un peu après minuit, je décide qu'il est temps d'y aller, je commence à avoir mal, et la fatigue des 3 jours de déclenchement se fait sentir, j'ai du mal à gérer ma respiration comme on nous l'avait montré au cours de préparation à l'accouchement...
En salle d'examen, je prie la sage femme pour qu'elle m'annonce une bonne nouvelle! Quand elle me dit que je suis dilatée à 4 et que je vais donc pouvoir avoir la péridurale, j'ai une larme de joie! Direction donc la salle de travail, à pied, puisqu'il s'agit de traverser un couloir...
Malgré tout, les contractions sont vraiment plus intenses et, ça peut paraître dingue, mais sur le coup, j'ai poussé un grognement que je ne pouvais vraiment pas retenir! La sage femme décide de me réexaminer : je suis dilatée à 8 ! Elle fait annuler l'appel à l'anesthésiste, et demande qu'on appelle le gynéco. Je sens que ça commence à pousser et je balise complètement ! Je comprends que ça va être "à la guerre comme à la guerre"... Elle me pose une perf d'eau "au cas où", vérifie : Je suis à 10, c'est le moment de pousser ! A vrai dire, les poussées sont instinctives, je n'attends pas son feu vert!
A partir de là, j'ai beaucoup de "blancs", j'ai apparemment été à deux doigts de tomber dans les pommes plusieurs fois, j'aurai même ouvert les yeux après une poussée et demandé à mon mari où on était et ce qu'on faisait là
Thomas ne descendait pas "dans l'axe", donc le gynéco a dû utiliser une ventouse pour le remettre dans le droit chemin et à partir de là, c'est allé plus vite encore! À 1h, mon chéri coupait le cordon, et le gynéco commençait à me recoudre ! Dans sa descente, Thomas a déchiré la paroi entre le rectum et le vagin, une déchirure assez importante (qui n'est toujours pas cicatrisée aujourd'hui, donc impossible de se prononcer pour le moment sur le besoin d'une chirurgie reconstructrice ensuite ou pas), mais je rassure les futures mamans qui passent par ici, c'est super rare !
Bref, après 3h de suture, j'ai pu prendre mon bout de chou dans les bras et profiter de ce moment magique!
Tout ça pour dire que, même si ça peut paraître insurmontable, si c'est votre projet, tenez bon! L'accouchement sans péridurale vous permet de vivre pleinement le moment, et d'être en pleine capacité après l'accouchement (j'ai vraiment apprécié de pouvoir me lever directement après !)
Malheureusement, ça aura été la première et dernière fois pour moi... Les dégâts de la déchirure ont beaucoup trop fragilisé la zone et un second accouchement voie basse pourrait vraiment aggraver les conséquences (gros risques d'incontinence, voire de devoir porter une poche etc...) donc pour les petits frères/sœurs ce sera forcément par césarienne...