Besoin de me confier, d'aider, de soutenir, de me relever... je ne sais pas trop en fait.
J'ai 37 ans et la chance immense d'être maman de 3 enfants en parfaite santé. Ben alors où est le problème ?, me direz-vous...
Pour la petite histoire j'ai fait une FC spontanée à 6SA entre mes 2 premiers amours et je pense que mon esprit pragmatique m'a bien soignée de tout ça. "La nature fait bien les choses", "avoir un enfant qui ne peut pas vivre, à quoi ça sert ?" toutes ces phrases ont rythmé ces moments difficiles. Et puis j'ai bien eu 2 merveilles après tout ça, alors pour toutes celles qui angoissent, c'est possible !
Il y a quelques mois, l'idée folle d'agrandir notre joie a grandi en mon homme et moi. 4 enfants ???!!! Dingue comme truc !!! Je ne me serais jamais dit que j'y penserai un jour... Notre petite dernière va avoir 4 ans et le bébé qu"elle était s'éloignait de plus en plus. Envie d'un bébé ? Mais pourquoi alors que nous pouvons enfin faire plein de trucs à 5 ? Ben grand mystère mais cette envie de compléter notre tribu est devenue plus forte que tout. Quand je dis "tout" je parle des discours rationnels de ceux qui voient le matériel au centre de tout, ou encore de ceux qui trouvent que l'avenir est tellement incertain que c'est inhumain de faire autant d'enfants quand on n'est pas riche ! Bref. au delà des discours nous avons commencé l'aventure.
Le 13 décembre j'ai eu mon
nous étions super contents !!!Nous faisons partis des gens qui disent les choses avant 3 mois, après, peu importe, on ne se fabrique pas de superstition. Alors à Noël nous l'avons dit.
Je vous passe les détails de l'explosion de joie quelque peu modérée chez certain, voir même de ceux qui ont affiché leur incompréhension avec des propos qui m'ont blessé. Bref, en général tout le monde était content et nos enfants les 1ers.
La première écho devait avoir lieu le 20 janvier et j'avais préparé un petit film de mes enfants pour le gygy car c'est lui qui me suit depuis le début et que je trouvais ça plutôt drôle que ce soient mes enfants qui lui annoncent. On est passé à l'écho juste après qu'il ait apprécié l'attention et là... cata !!! Très mal à l'aise il m'annonce que le fœtus n'évolue pas. Il y a tout, il regarde dans les moindres détails mais le fœtus est trop petit pour le stade de la grossesse. Mon monde s'effondre.
Il m'explique la suite...on laisse passer une semaine pour voir si ça s'évacue tout seul et si ce n'est pas le cas on prend RDV pour interruption médicamenteuse en clinique car la possibilité que je sois seule était exclue.
Rien ne se passe simplement donc il m'a fallu prendre RDV. Le lundi 2 février j'ai vu la sage femme qui m'a expliqué que ça allait se passer en 2 temps. D'abord 3 comprimés de myfégyne puis 48h après le cytotec pour permettre l'expulsion.
Les premiers cachets sont sensés stopper l'hormone de grossesse et permettre au col de se préparer. Elle m'a précisé que dans 35 % des cas l'expulsion se faisaient après la prise de ce médicament. A 15h20 j'ai pris ces comprimés, à 17h j'ai senti que ça saignotait. Je me suis dit "ça y est c'est parti". Lorsque j'ai été me coucher je m'étais préparé. A minuit je me suis réveillée trempée. Mon homme travaille à 800 km ce qui fait que j'étais seule avec mes 3 enfants qui dormaient.
Mon cauchemar s'est accentué, des caillaux, du sang à robinet ouvert... toute la nuit. Vers 5h lorsque j'ai voulu me lever pour aller pour la N ième fois aux toilettes j'ai senti mon corps défaillir, acouphènes, palpitation cardiaque, tête qui tourne, nausée...bref, je me suis immédiatement recouchée et j'ai enfin appelé les urgences.
De l'autre monde, l'urgentiste m'explique que c'est à moi de voir si ça s'arrête et que c'est normal d'avoir des malaises quand on perd beaucoup de sang... bref, j'attends encore en me disant que ça va s'arrêter quand tout sera sorti...
A 7h je me décide à appeler une amie pour venir prendre mes enfants. Lorsqu'elle arrive elle appelle le 15 qui me dit de manger et de boire (j'vous la fais courte)... ce que je fais...
Une autre amie me convainc de partir aux urgences... les pompiers m'emmènent et mon périple ne s'achève pas là...
Arrivée aux urgences, vu que j'avais mangé (MERCI LE 15 !!!) je ne pouvais pas être opérée. J'avais 8 d'hémoglobine en arrivant et je me vidais encore.La transfusion était inévitable et le curetage a été fait à 15h20 (encore 15h20...faut que je creuse
) Je vais mieux, une semaine après, mais je suis toujours anémiée et dès que je me lève mon coeur me joue des tours en m'offrant une musique dans mes oreilles !!! J'ai évidemment un traitement pendant 4 mois et j'avoue que cette expérience traumatisante m'a bien refroidie.
Bref, ce témoignage, comme je le disais, pour partager, aider, expliquer, me soulager... je ne sais pas mais je serais heureuse de lire vos réactions.
... on verra bien les des sont jetés ... en tout cas je nous souhaite à toutes un futur 
