Orphanine a écrit : ↑17 sept. 2020, 14:40
Coucou les filles !
Ici bébé n'a pas encore montré le bout de son nez... J'ai eu rdv avec la sage-femme hier, la poulette fait 3,1kg et elle est bien descendue ! Pas d'examen du col donc je n'ai pas plus d'info.
Par contre je suis à fleur de peau ces derniers jours. Je pleure pour un rien... J'appréhende énormément. Mais plus le après que l'accouchement à proprement parler. Est-ce que je vais aimer mon bébé? Est-ce que je vais être une bonne maman ? Est-ce que je vais réussir à gérer ?
Rassurez-moi, je ne suis pas la seule qui de pose ces questions stupides ?
Ton post m'a beaucoup touchée. Je ne voulais pas y répondre à la va vite entre le repas du grand et le biberon du petit.
Je crois qu'il y a un énorme et dangereux tabou qui entoure les premiers jours de maternité. Premièrement, tes questions sont loin d'être stupides. Elles sont légitimes, tellement humaines. Sache que même en attendant le deuxième, je m'en suis posé des similaires...
Est-ce que tu vas aimer ton bébé ? Bien sûr, mais peut être pas à l'instant où on te le posera sur le ventre. Mais ce n'est pas grave. Si pour certaines, l'accouchement reste gravé comme le plus beau jour de leur vie, ce n'est pas le cas de toutes. Si je peux me permettre de te partager mon vécu :) quand mon grand est né, ça a été un véritable choc de l'instant. Au terme d'un travail pas très long mais plutôt douloureux, on a posé ce petit être contre moi et ça n'a pas été l'explosion de sentiments escompté. La première chose à laquelle j'ai pensé c'était " punaise, quelle connerie j'ai fait ". J'ai eu l'impression qu'on me retirait un voile d'innocence. Je me suis sentie projetée dans un monde de " grands" où il n'y avait plus de place pour l'inconscience ( je crois que j'etais peut être une ado attardée aussi, mais bref ). Nous sommes retournés en chambre, tous les trois et la pédiatre a appelé pour demander au papa de monter avec notre fils pour la visite natale. Je les ai vus partir, passer la porte et à ce moment précis j'ai soufflé de bonheur et de répit : j'avais un espace de solitude et j'en avais besoin. Le lien ne s'est pas créé immédiatement, cela a pris du temps. Pour autant, je n'ai pas traversé de période critique comme la déprime du post partum. J'ai protégé et materné mon tout petit avec des gestes instinctifs et minutieux. Je l'ai porté beaucoup, caliné... L'affectif n'a pas tardé à prendre le relais ( une question de jours )... Tôt ou tard tu finis par t'enivrer de l'odeur de son petit crâne, de son souffle contre toi. Le lien devient physique et addictif.
Voilà, je ne sais pas de quelle équipe feras tu partie. Celle des mamans coup de foudre au premier regard ou celle des mamans qui auront besoin de plus de temps. Il n'y a pas de règles. Il n'y a pas à culbailiser, quoi qu'il advienne.
A la question de " seras tu une bonne mère ?" Sans aucun doute. Le fait que tu te poses la question suffit à trouver la réponse. Et oui, tu vas réussir à gérer. Et si jamais tu te sens perdue, si jamais tu as l'impression de t'enfoncer dans une quotidien de lait et de fatigue alors n'hésite pas a demander de l'aide à tes proches... Voire de venir nous en parler, ici. On ne sera pas d'une grande aide matérielle et physique mais parler et recevoir des conseils et encouragements ça peut parfois faire basculer une journée des larmes à la gratitude.
Fais toi confiance ma belle, tu peux le faire !