Effectivement, lorsque l'accouchement se passe mal, la péridurale est utile. Elle permet d'intervenir rapidement et d'éviter l'anesthésie générale.
MAIS la majorité des complications sont due à la surmédicalisation des accouchements. Il faut arrêter de se voiler la face... J'ai lu des centaines de témoignages d'accouchement, à l'hôpital ou à domicile, médicalisés ou non, et ça se remarque facilement.
Rappelons comment se passe un accouchement médicalisé (en France d'avantage qu'en Belgique - je suis belge). Tout part de la péridurale, qui engendre d'autres actes :
- péridurale (beaucoup d'effets secondaires), qui est rarement ambulatoire
- perfusion d'ocytocine pour accélérer le travail puisque la péridurale le ralentit (dans certaines maternités françaises, on met même d'office cette perfusion avant même que la maman ne demande la péridurale)
- perfusion de glucose car la péridurale fait baisser la tension
- tensiomètre (puisque la péri fait baisser la tension)
- monitoring (non portable)
- maman harnachée de partout et allongée sur le lit
- toucher vaginal toutes les heures pour vérifier que le travail avance bien (càd 1 cm par heure) et rupture de la poche des eaux et/ou augmentation de l'ocytocine si ce n'est pas le cas
- position gynécologique pour accoucher, qui est celle qui ferme le plus le bassin (mais la plus pratique pour le gynéco)
La femme est couchée et elle fait ce qu'on lui dit et quand on le lui dit. Elle est infantilisée. C'est plus facile pour l'équipe médicale...
Résultats :
- si la péridurale cesse de faire effet ou n'agit que d'un côté, la maman souffre énormément puisque les contractions sont très violentes et son corps ne produit aucune endorphine (à cause de l'ocytocine de synthèse)
- un bébé qui ne supporte pas forcément les contractions qui sont plus violentes avec l'ocytocine de synthèse
- un bébé qui ne descend pas assez parce que la maman est allongée
- un col qui ne se dilate pas assez vite au goût de l'équipe médicale (alors que le 1cm par heure est une aberration), notamment parce que la gravité ne peut pas faire son effet
- une maman qui pousse quand on le lui dit (c'est comme essayer de faire caca alors qu'on n'en ressent pas vraiment l'envie)
- un bébé qui a du mal à sortir puisque la maman ne ressent pas grand chose bien souvent et à cause de la position gynécologique
- une équipe médicale qui ne patiente qu'une demi heure avant d'intervenir et de sortir le bébé elle-même
- une équipe médicale qui n'a pas le temps d'attendre que le cordon ait cessé de battre pour le couper, ni que le placenta sorte de lui-même et qui tire donc sur le cordon (avec risque d'hémorragie)
---> risques plus élevés de forceps, spatules, épisiotomie, césarienne, hémorragie.
Tous les accouchements médicalisés ne se passent pas comment ça, heureusement. Ça dépend des maternités, des protocoles imposés et des équipes. Mais sur le blog
http://moncorpsmonbebemonaccouchement.wordpress.com, on peut lire que plus de la moitié des accouchements médicalisés se font dans un total manque de respect de la mère et que beaucoup finissent par des forceps, une épisio systématique ou une césarienne. C'est assez effrayant...
Alors qu'est-ce qu'un accouchement naturel, càd non médicalisé ?
C'est un accouchement où le personnel médical est présent mais n'intervient qu'en cas de problème. La maman n'a aucune perfusion. Elle est équipée d'un monitoring portable, ou bien on lui en fait un de temps en temps pendant 15 minutes. Elle bouge, se met assise, à quatre pattes, debout, comme elle le sent. Elle bouge son bassin, l'ouvrant ainsi à différents endroits, permettant de faire passer le bébé petit à petit. La gravité aide le col à s'ouvrir et le bébé à descendre. Les lumières sont tamisées et la pièce est de préférence petite, parce que la maman a besoin d'intimité et de se sentir en sécurité, comme tous les mammifères. C'est comme ça que son corps produira le plus d'ocytocine (naturelle), qui engendrera une production croissante d'endorphine, qui est un anti douleur naturel (la nature est bien faite). Ce cercle "vertueux" permettra à la douleur d'augmenter progressivement et de rester supportable. Ces hormones permettront à la maman d'entrer dans sa bulle en deuxième partie du travail, comme si elle flottait. C'est la partie primitive, instinctive, du cerveau qui prend les commandes. L'entourage ne parle pas à la maman pour éviter de mobiliser la partie rationnelle du cerveau. Le corps est libre de faire ce qu'il SAIT qui doit être fait. On l'entoure d'un environnement sécurisant pour favoriser la production d'ocytocine, parce qu'on sait que le stress produit de l'adrénaline, qui fait baisser l'ocytocine (et donc l'endorphine). On ne fait un toucher vaginal que très rarement (l'OMS en préconise un toutes les 4 heures), on ne la stresse pas avec l’énoncé de l'ouverture du col. On ne rompt pas la poche des eaux, sauf si le travail stagne pendant plusieurs heures. Quand le bébé arrive sur le périnée, les hormones changent, l'adrénaline prend le relais pour donner de l'énergie à la maman afin qu'elle puisse sortir son bébé. Ce bébé aussi reçoit de l'adrénaline pour qu'il soit bien réveillé quand il sort, les yeux grands ouverts, pour ce moment où leurs regards se croisent. D'autres hormones entrent en action aussi : la maman et le bébé baignent dans l'ocytocine, l'hormone de l'amour ; certaines hormones stimulent l'odorat et la vue du bébé pour qu'il reconnaisse sa mère et puisse trouver son sein. Toutes ces hormones n'entrent en action que si on ne les perturbent pas avec de l'ocytocine de synthèse...
La femme est capable d'accoucher seule, si on lui en laisse l'occasion. Elle en ressortira grandie et confiante en ses capacités de mère. Parce qu'accoucher, c'est toucher ses limites et les repousser.
Comme le dit Michel Odent, la meilleure sage-femme, c'est celle qui s'assied dans un coin de la chambre et lit un livre. Elle observe la mère du coin de l’œil et est capable de repérer à quel stade en est le travail simplement en regardant et en écoutant de loin. Et elle n'intervient que si elle décèle un problème.
Notre personnel médical n'est malheureusement pas formé pour les accouchements naturels... Il a besoin de tout contrôler, de tout mesurer et d'intervenir trop souvent.
Oui, la médecine moderne sauve des vies. Le taux de mortalité maternelle est extrêmement bas dans nos pays. Mais la manière dont se déroule un accouchement peut marquer à vie tant la maman que le bébé. La médecine devrait être bienveillante plutôt qu'interventionniste... Mais on manque de sages-femmes, qui ne peuvent donc pas se permettre de prendre le temps d'être présente et d'attendre. Alors on les remplace par des péridurales, des perfusion, des monitorings, trop souvent on accélère ou on ralentit un accouchement selon les horaires des équipes... Voilà comment est entourée la naissance de la plupart des petits humains. Dans les hormones de synthèse et la lumière crue. Avec des mains qui les manipulent pour les mesurer, les peser, aspirer leur gorge et mettre des gouttes dans leurs yeux, tout ces actes tellement inutiles si tout va bien...
La péridurale devrait être un filet de sécurité, dans le cas où la maman est dépassée par la douleur et/ou la peur. Mais si la maman est dans un environnement adéquat, a été bien préparée, et est soutenue par sa sage-femme qui la suit depuis plusieurs mois, elle arrivera généralement à accepter et gérer cette douleur.
Je suis pour l'accouchement naturel. Parce qu'après m'être énormément documentée sur l’hyper médicalisation des accouchements et ses conséquences, j'ai été horrifiée...
Je vais me faire l'avocate de la péri 
